Perdre sa vie à la gagner, je fais mon choix, libre de ne pas travailler ou de travailler pour ma liberté. je préfère l'impermanence à l'opulence, ils préfèrent l'éloquence, le paraître, l'apparence , je les ferais taire tous ces pauvres aux bonheurs monétaires.
Au fond c'est le contraire c'est surement moi qui ai perdu pied, moi qui ne suis plus dans le réel, la "vraie vie" comme ils disent.
Quand je travaille je suis plongée dans un rêve atroce où l'on est le seul à se débattre dans un monde absurde où personne ne comprend les mots que l'on prononce.
"Si j'ai appris quelque chose du monde de l'entreprise, et du travail en général, c'est qu'on y tolère mal les faibles, que toute faille doit y être camouflée, toute fragilité niée (...) Une part non négligeable de nous même doit être laissé au vestiaire. A chacune de mes tentatives, cette incapacité se vérifiait. On voit en moi tellement de complaisance d'adolescence mal dégrossie."
Je rêve d'une vie impossible et douce, une vie de livres ou de peintures mais j'ai la sensation de sortir sans protection sous une pluie de lames , une déluge de larmes sans arche et sans bouée.
"On a toujours le choix (...) tu pourrais très bien t'abstenir d'apporter ton eau au grand moulin du libéralisme, de la religion du profit et de la rentabilité, des délocalisations de la production à bas cout."
Ma personnalité, mon tempérament, n'est pas compatible avec le monde du travail d'aujourd'hui; autant vouloir faire rentrer une sphère dans un trou carré. En y mettant de la force on peut sans doute y parvenir mais voyez l'état de la sphère plus vraiment ronde à la sortie et c'est bien là le problème.
J'ai travaillé dans toute sorte d'entreprises, grosses, petites, et partout les mêmes soucis; mauvais rapport avec les collègues, problème avec la hiérarchie, panique face à la tache à exécuter. L'insomnie et les vomissement sont alors fréquents, mes capacités de jugement sont altérées, je n'ai plus aucune objectivité. Je vie une embauche comme un cyclone qui viendrait m'arracher à mon quotidien pour venir me heurter avec toutes sortes de débris contondants et coupants , les blessures sont alors profondes et sales, elles s'infectent.
J'ai conscience qu'une mauvaise expérience professionnelle peut me conduire à l’hôpital, seulement voilà il n'y a que moi qui suis au courant.
Les autres ne jouent que leur rôle d'étau social qui me presse jusqu'à ce que cette pression et le manque d'argent me fasse céder et que je retourne à l’échafaud.
Pression sociale et manque d'argent m’étouffe et m’accable.
La culpabilité est grande mais j'ai décidé d'admettre et de tolérer le fait que je ne sais pas si je suis prête à y retourner de nouveau. De plus le marché est tellement tendu de nos jours qu'il faut redoubler d'efforts pour trouver le moindre poste. Je deviens inapte à ces contentions, j'ai perdu toute motivation. J'abandonne l'idée d'une carrière honorable et méritante et concentre mon énergie restreinte à lire , peindre me soigner, me traiter, et me panser. Pour les autres de l'oisiveté, pour moi une survie.
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