Ces comportements, devenus parfois
nécessaires pour reprendre son souffle. Ce shoot direct qui reset l'espace d'un
instant le circuit fermé de mes souffrances.
J'en avais fini avec les tranchants,
des cutters ou des rasoirs, car les traces au creux de mes bras impliquaient
une explication quand exposés au regard d’un proche. Comment justifier alors
que ça se ressent ça n'a pas de langage.
J'ai besoin de sentir ce lien qui
se serre autour de ma gorge de plus en plus fort progressivement puis écrase la
trachée, qu'essayait de déglutir serait douloureux, j'ai besoin de cette
asphyxie qui me fait tourner la tête et frôler la perte de connaissance. J'ai
besoin de cette lame chauffée à blanc posée sur mon bras ou ma cuisse, de ce
son indicible du crépitement du métal rouge vif qui se pose sur les chairs, de
cette petite trace laissée au décollement, cette trace rose qui brunira avec le
temps.
Oui là ça se voit, donc c'est réel !
car tout ce qui passe dans ma tête ne se voit pas qui me dit que c'est réel ?
Et les traces de brûlures font plus facilement illusions.
J'ai besoin de ce goût chaud et
piquant qui envahit fortement toute la surface de ma bouche, ce sucre d’alcool
fort, douceur qui me console et me berce. De sentir le liquide parfois qui
brûle tout le long de mon œsophage et qui tombe enfin dans mon estomac, se
diffuse et permet d'engourdir ses parois, de dénouer le ventre. Si je répète
l'opération je sais qu'à terme il engloutira les peines, ce sont mes
articulations mes extrémités qui seront tout engourdie et mon esprit se lovera
dans une rivière douce et trompera mes pensées.
Auto Mutilations qui ne sont qu’un
phénomène primitif de survie, face à une douleur morale qui pourrait nous
ancrer dans l’enfer en nous empêchant de revenir dans le réel…et qui deviennent
une addiction au soulagement.
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